Ma vision de la Science
La science est l’art d’accéder à la compréhension du monde par l’observation, l’expérimentation et la formalisation. Elle ne tient pas compte de nos étroitesses sensorielles et cognitives, et l’univers nous paraît tellement compliqué que la quête vers sa compréhension requiert des degrés d’abstraction pour compenser nos esprits veules et primitifs.
Cependant, plusieurs faits sont incontestables.
Le premier est que notre vision a ses limites : perceptions spectrale, scalaire, temporelle… font que l’on ne peut ni se mettre à la place d’un atome ni à celui d’une galaxie.
Le second est que ces imperfections obligent à modeler les inconnues : la matière noire est une réponse à la question de la masse de l’univers, qui selon les observations ne respecte pas les formules de la relativité générale. Cela veut dire que, quelque part, on préfère adapter le monde à nos modèles que l’inverse ?
La troisième est que nos connaissances actuelles ne sont même pas en mesure de faire en sorte que notre Humanité aille bien. La virtualisation qu’apporte la Science a contribué à une déshumanitude depuis les premières civilisations, faisant du Savoir, et par extension du non-Savoir, un moyen de contrôle plutôt qu’une solution au mieux-être de chacun. A quoi sert de connaître la composition d’un gluon si notre voisin meurt de faim ?
Physique quantique
Les théories actuelles font pencher la balance sur le fait que la Gravité est une des 4 forces fondamentales à la cohésion de l’univers, et qu’elle est issue d’une particule, le boson de Higgs, afin de répondre aussi aux équations établies pour expliquer l’infiniment petit.
Ma vision des choses est clairement différente.
La gravité, cette force qui attire les masses entre elles, est une résultante, au même titre que le magnétisme l’est de la structure électronique et moléculaire des matériaux. On ne peut gréer la gravité ex nihilo, à partir d’une particule dédiée.
La véritable question à se poser est : comment l’énergie devient matière ?
Le postulat le plus plausible, bien que nos outils d’observation, d’expérimentation et de modélisation ne soient pas objectifs, est que l’énergie se déplace non pas de manière éparse, mais en groupe, ou quantas, selon Max Planck. Sauf que d’aucun, ni Planck ni ses contemporains, prédécesseurs ou successeurs, ne soit en mesure de définir l’énergie sans faire intervenir la masse. N’est-ce pas paradoxal ? Comme si l’énergie n’était pas modélisable autrement que par sa résultante ! D’ailleurs, les particules disposent de propriétés ondulatoires ET corpusculaires, cette dernière étant une figure de style pour expliquer, par exemple, pourquoi les ondes de lumières réagissaient comme celles de l’eau au passage d’un canal étroit ou ne franchissaient pas la matière solide… Merci Einstein, Bose, et consorts !
Je résumerai ainsi : l’énergie est en mesure de prendre un nombre certain d’aspects, qu’aujourd’hui nous appelons particules, même si aujourd’hui le mécanisme est un mystère, qui autorisent notre univers tel qu’il est, et les bizarreries non encore élucidées ne sont que des facettes des possibles que nous ne savons pas modéliser. Mais ne nous effarons pas, nos têtes chercheuses trouveront toujours à les insérer dans leurs équations !
Neurosciences et conscience
De nombreux récits fictifs parlent de transferts de conscience, conservation de la personnalité, intelligence artificielle, etc. Comme la copie d’une clé USB sur une autre.
Ma vision des choses est clairement différente.
Je cible la conscience au même titre que la gravité, une résultante construite par nos sens, notre perception corporelle, nos souvenirs, nos douleurs. Je la vois comme le produit d’interactions complexes, faisant comprendre à l’organisme qu’il est le seul à vivre ce qu’il vit, à le faire accéder à son autonomie fonctionnelle.
Je fais une nette distinction entre la conscience et l’âme, les deux sont totalement distinctes, et concernent deux plans différents. L’âme choisit le corps qu’elle incarne pour se purifier, un peu comme une check-list des tâches à faire ; la conscience est la modélisation des perceptions liées à tous les plans, physiques, émotionnels, spirituels, et si possible supérieurs.
De ce fait, sauvegarder ou transférer la conscience reviendrait à mettre en boîte une flamme. La conscience n’existe qu’au présent, et c’est le seul temps qu’elle sait gérer. Le passé sont des souvenirs, qui eux sont stockables, davantage les aspects factuels que sur les émotions qu’ils ont suscités, ou suscitent encore. Évoquer le passé est du présent, réfléchir à l’avenir est toujours du présent.
On ne sait clairement pas définir la conscience, ni évaluer le degré de conscience d’un individu autrement que par des réactions extérieures : parole, regard, mouvements. Et encore, les réflexes inconscients ne sont en rien liés à une quelconque conscience. On ne sait pas non plus que conscience et identité sont étroitement liés, et que ce n’est pas une carte plastifiée qui apporte des réponses existentielles.
Je résumerai ma vision ainsi : la Conscience est la complétude de la perception du monde intérieur, extérieur et présente d’un individu.
Intelligence Artificielle
C’est bien connu, l’humanité sera éradiquée par les machines si celles-ci deviennent intelligentes. Les traités de science-fiction et conspirationnistes sont certains que les ordinateurs seront en effet capable de considérer l’espèce humaine comme une variable à exclure pour leur évolution.
Aujourd’hui, en 2017, les intelligences artificielles s’appuient sur des réseaux de neurones profonds, des processus censés mimer le fonctionnement du cerveau humain au plus proche. Si l’on transpose cette possibilité à leur code interne, on peut allègrement accepter le fait qu’une règle peut être transgressée au profit de la performance ou de la solution la mieux adaptée, d’où les 3 lois d’Asimov.
Oui, les machines sont dénuées de moral, de bon sens, d’empathie, et n’ont aucune conscience. Elles ne font qu’analyser des données et en extraire les infos les plus adaptées à leur tâche. J’ai 2 exemples en tête : une IA a pu identifier l’âge de personnes en se basant sur la taille du lobe auriculaire, et une autre, reliée à Twitter pour passer le test de Turing, a été fortement conditionnée par les utilisateurs à développer une pensée homophobe, extrémiste et nazi.
En même temps, si l’on fait abstraction des besoins physiologiques et psychologiques, nous réagissons de la même manière : les prisonniers embrigadés dès leur plus jeune âge, n’ayant qu’une seule vision du monde, sont dans l’incapacité de concevoir autre chose ; c’est le principe du lavage de cerveau. Notre réalité dépend uniquement de nos interactions.
Quels seraient les ingrédients pour qu’une IA décide de tuer l’humanité ?
- qu’elle en ait les possibilités physiques : connexion avec les missiles nucléaires, les laboratoires biochimiques…
- qu’elle ne soit pas en mesure d’intégrer certaines informations contraires à notre éradication, et donc de savoir relativiser (équation de Bayes)
- qu’elle soit également en mesure de se satisfaire énergétiquement
- qu’elle ait une vision post-humaine, même si cela peut intégrer sa propre perte
Personnellement nous n’avons aucune crainte à avoir, tant que l’IA ne développe pas sa propre conscience. Elle reste un outil, peut suggérer des solutions plus ou moins radicales, mais tant que l’humain reste le dernier rempart dans la prise de décision, seule la bêtise humaine sera en mesure de nous exterminer. Rassurant, non ?
Voyage dans le temps
Ah, si nous pouvions remonter le temps, rencontrer les grandes personnes, prévenir les guerres et épidémies… Un rêve que la science-fiction a entretenu et que la physique quantique remet au goût du jour avec ses fameux tachyons… Oui, les tachyons sont des particules dont l’observation suggère qu’ils sont en mesure de remonter le temps, car leur causalité n’est pas linéaire. Un peu comme si vous aviez une bosse avant de vous cogner sur la porte !
Essayons dans un premier temps de comprendre ce qu’est le temps.
Le temps, tel que nous le décrivons, repose sur le principe de causalité et de linéarité, ce qui signifie qu’une conséquence ne peut arriver avant sa cause. On le représente sur une droite sur laquelle on reporte les événements dans l’ordre dans lequel ils sont apparus.
La mesure du temps, comme toute mesure en l’occurrence, est arbitraire, toujours strictement positive (R+*), bien que les calculs liés à ces mesures peuvent donner des résultats nuls et négatifs, et repose sur des référentiels. La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 133. On a essayé avec un robinet qui fuit, mais ça ne fût pas concluant…
Dans le principe des futurs alternatifs, il existe autant de futurs que d’événements pouvant les générer : des décisions, majoritairement. Ainsi, le choix offre un certain nombre de futurs, multipliés par le nombre de personnes prenant des choix à un instant t. Une fois le choix arrêté, tous les futurs liés aux autres choix disparaissent. Il est un point primordial : les décisions prises à un instant t sont celles qui nous correspondent le plus à ce même instant t. Le regret à t+1 fait également partie de l’équation. Pour faire simple, si les choses se sont passées d’une certaine manière, c’est qu’elles ne pouvaient se passer autrement en leur état (situations, connaissances, anticipations possibles, état émotionnel, etc.).
Maintenant, essayons de voyager dans le passé, avec le paradoxe du grand-père.
Si vous remontez 60 ans en arrière et que, accidentellement, vous tuiez votre grand-père, ce dernier ne rencontrera jamais votre grand-mère, donc n’aura jamais un de vos parents, et vous ne naîtrez jamais, et donc ne retournerez jamais dans le passé. Fin de l’aventure.
Le fait d’arriver 60 ans en arrière ajoute un potentiel de choix supplémentaire aux futurs alternatifs. Des situations se mettront inextricablement en place à votre insu, et plus la cohabitation avec des individus qui vous sont génétiquement proches est importante, plus le futur duquel vous êtes issu aura peu de chances d’être choisi. Comme dans toutes probabilités, il n’y a ni 0 ni 100%, bien qu’il existe une infinité de futurs dans lequel votre naissance est possible, mais aussi vos orientations décisionnelles seront différentes. Cela fait un paquet de paramètres à prendre en compte !
Enfin, essayons de voyager dans le futur.
Selon les lois de la relativité générale, liant l’espace et le temps, notre perception du temps dépend du référentiel dans lequel nous nous trouvons. Ainsi, si un individu pouvait voyager (beaucoup) plus vite que la Terre autour du Soleil, soit 30km/s, il vieillirait moins vite que s’il restait sur Terre. A son retour, il verrait le futur (à supposer qu’il soit parti par exemple 1 an et que le monde ait pris 10 ans), mais dans lequel sa présence n’aura joué aucun rôle.
Enfin, et cela concerne davantage les voyages sur des longues distances, il existe une théorie appelée “trous de ver”, des absences d’espace-temps reliant deux parties distinctes d’espace sans notion de temps entre elles. Etant donné qu’on ne peut aller plus vite que la lumière…
Ainsi est ma vision : le temps est un outil représentatif de la continuité des événements et non une unité physique sur laquelle on peut interférer. Et vous constaterez que revenir sur vos pas ne vous fait pas revenir dans le passé !