Tourisme médical = ambiguïté lexicale
Suite à la prise de conscience de l’incohérence de ce terme, nous avons fait la demande directement à l’Académie Française sur le bien-fondé de cette expression.
Peut-on réellement parler de tourisme médical (le fait d’aller se faire opérer dans un autre pays, généralement pour des raisons économiques) ? La définition de tourisme (larousse) étant : Action de voyager, de visiter un site pour son plaisir. On retrouve la première partie de la définition dans le tourisme médical, mais pas la notion de plaisir.
Par extension à ma question initiale, est-il correct d’employer une association de deux mots si les notions de ces mots ne sont pas repris entièrement ? Merci d’avance pour cette question (certes plutôt saugrenue).
Leur réponse :
Cette expression se rencontre en effet (de même d’ailleurs, que tourisme de l’asile (« asylum shopping »), ce qui est éminemment paradoxal et de peu de sens. Elle est souvent proposée comme équivalent de l’anglais « medical tourism », et ne peut être considérée comme satisfaisante, mais on imagine que l’opposition de sens qu’elle contient est voulue par ceux qui l’emploient, souvent avec une connotation péjorative. Il n’y a, en soi, pas d’interdiction à inventer de telles formules, mais on devrait s’interroger sur leur capacité à rendre compte de façon limpide et objective de la réalité qu’elles désignent.
Il serait sans doute plus juste de parler de « soins délocalisés », de « médecine délocalisée » ou de « médecine à bas prix ».