Ma vision du couple
La vie est apparue sur Terre il y a environ 3 milliards d’années. Bien que nous fûmes relégués à l’état de bactéries pendant 1.5 milliards d’années (l’évolution n’est pas un concept pressé), les premières cellules apparurent, puis les regroupement de cellules, les spécialisations des cellules, puis les mécanismes de reproduction des êtres pluricellulaires.
Aujourd’hui, 99.99999999999% des êtres pluricellulaires de la planète se reproduisent pour assurer la survie de l’espèce à laquelle ils appartiennent, faisant de la mixité des gènes des individus aux caractères uniques à chaque génération, et de leurs altérations des cartes pour les futures évolutions ou déclins.
Une infime partie que nous sommes, les humains, avons mis en place un mécanisme culturel tel que la survie de l’espèce est devenu tellement complexe et totalement en dehors des règles darwiniennes :
- nous ne sommes pas conçus pour la vie nucléaire (ou familiale) ni pour l’exclusivité conjugale, cette dernière bridant les individus mâles dans leur capacité à assurer leur descendance en multipliant les brassages
- nous n’assurons plus la régulation de la procréation hormis par la ménopause (nous ne sommes que 3 espèces sur Terre à vivre la ménopause), bien que médicalement parlant on sait rendre les femmes ménopausées enceinte
- nous considérons que tout humain a le droit de vivre, en faisant fi des lois naturelles de sélection et de régulation liées aux ressources écosystémiques
- nous compensons les besoins fondamentaux par un mode d’intégration sociétal appelé le consumérisme, inhibant les carences affectives et définissant nos relations claniques
La notion d’exclusivité conjugale est celle que je veux mettre en avant, sachant que tous les autres points ont leur importance, il me semble que ce premier, directement lié au contrôle des naissances et à la certitude de paternité, soit primordial.
J’ai vécu la fin de mon mariage, non sans mal, à cause de la déchirure émotionnelle des deux bords, et une des phrases qui m’a le plus interpellé est : “tu n’as rien fait pour sauver notre couple”. Exact, car je n’ai rien fait non plus pour le créer. Oui, cela peut sembler surprenant, mais ni mon épouse ni moi-même n’avons mis en place de rituels de séduction. Notre attirance mutuelle, et pas uniquement sur le plan physique, a fait le travail à notre place. Cela nous aura profité quelques années…
Mais la vie nous fait ouvrir des portes scellées depuis des années, et ce que l’on y découvre peut nous retourner du tout au tout. Et si, malgré les épreuves, les liants inhérents à notre union ne font plus leur effet, pourquoi user de stratagèmes, car je ne vois pas d’autres termes, qui sont hors de mes ressources naturelles pour recréer une chose que les deux partis ne peuvent plus maintenir ? J’aurais pu faire des promesses que je n’aurai pas été en mesure de tenir, ou arborer un comportement que je n’aurais pas été en mesure d’assumer s’il ne me correspondait pas à qui je suis vraiment. On peut également parler de la notion d’engagement, mais elle suppose aussi de réfréner une partie de notre être pour le bien des deux.
En dernier lieu, je tiens à signaler que personne ne peut vous rendre heureux, car personne n’est responsable, hormis vous-même, de votre vécu, de vos ressentis, de vos manques affectifs, et de l’image que vous voyez du monde. Le développement spirituel consiste à projeter sa vision au-delà des apparences, de comprendre que nous faisons partie d’un tout, que la solitude est un état d’esprit et non un état d’être, et que nos pensées et nos actions ont des conséquences sur le fonctionnement de ce tout, comme des notes sur une portée musicale.
Ainsi est ma vision du couple : deux personnes heureuses seules qui choisissent de partager leur bonheur.