Les différentes formes d’obsolescence
Le monde de l’informatique, et l’industrie en général, a mis en place un principe dit d’obsolescence programmée. Ce phénomène tend à altérer la qualité des produits afin d’obliger les consommateurs à les renouveler de manière plus régulière, favorisant de ce fait l’économie de croissance.
Le phénomène a commencé dans les années 1920, lorsque les industriels du bas nylon ont décidé de rendre plus sensibles les fibres de nylon aux rayons ultraviolets, afin d’accélérer le filage desdits bas. Le phénomène a depuis touché tous les domaines, de l’électronique et de l’informatique notamment.
Liste des obsolescences
Voici une liste des différentes formes d’obsolescence que l’on peut rencontrer dans le monde multimédia :
- l’obsolescence du microprocesseur : certains logiciels exigent une vitesse minimale pour fonctionner
- l’obsolescence de la mémoire vive : si une machine est en manque de mémoire, elle utilise une zone dédiée sur le disque dur, malheureusement 100 fois plus lente. Cependant, certains logiciels exigent que la machine dispose d’un minimum de mémoire vive, et les vieilles cartes-mères et de nombreux PC portables sont bridés quant à leur capacité à recevoir davantage de mémoire
- l’obsolescence du stockage : autant il est aisé de changer un disque dur dans un ordinateur, autant dans un smartphone c’est techniquement impossible. Les systèmes Android, qui ont la possibilité d’installer des programmes sur carte externe, ne tiennent pas compte de la capacité de celle-ci pour justifier de la place libre, et bloque systématiquement les installations et mises à jour s’il reste moins de 10% d’espace libre. 10% de 500 Mo, ça fait peu, mais de 64 Go, ça fait 6.4 Go de libre…
- l’obsolescence du système d’exploitation : le phénomène est davantage présent sur les smartphones, mais les PC sous Windows XP, les Mac sous X.6, les smartphones sous Android 2 ou 4, les Windows Phone sous Windows 7 ou 8, les iPhone sous iOS 6, sont encore très présents sur le marché. Bien qu’ils fonctionnent à merveille, nombreux sont les développeurs à les délaisser, ne proposant plus de mises à jour ou rendant carrément inutilisables les anciennes versions, obligeant à les mettre à jour, donc à changer de système, voire à changer d’ordinateur/smartphone…
- l’obsolescence des lecteurs de médias : un lecteur de disquettes ne lit pas les CD, un lecteur de CD ne lit pas les DVD, un lecteur de DVD ne lit pas les Blu-Ray… Sans parler des lecteurs alternatifs, comme SyQuest, Zip, Jaz, cassettes, disquettes 5.25″, disquettes 8″
- l’obsolescences des connectiques : l’évolution des technologies de transmissions a rendu obsolètes les communications analogiques, au profit du numérique, voire du sans-fil. Ainsi, l’ADB et le PS/2 ont laissé place à l’USB, le VGA au DVI et au HDMI, le Jack audio au BlueTooth, l’Ethernet au WiFi… Et j’inclus aussi les multiples prises de chargeurs !
- l’obsolescence des résolutions d’écran : il s’agit du nombre de pixels visibles. Plus il est grand, plus on peut mettre d’informations de manière lisible (pour information, le Full HD a 1920×1080 pixels). Or, en cas de démarrage en mode sans échec par exemple, l’écran revient à un niveau très bas de résolution (640×480 ou 800×600), empêchant une exécution claire de certains programmes qui ne s’ouvrent que sur des écrans autorisant un affichage minimal…
- l’obsolescence des composants électroniques : je reviens sur un article écrit concernant la Loi de Moore et les performances des composants électroniques, incitant à devoir graver de plus en plus finement ces derniers pour accroître leur vitesse, au détriment de leur durée de vie. Cela s’opère sur les processeurs, mais aussi les disques durs, les clés USB, les cartes mémoire… J’ai même entendu dire que des composants étaient délibérément placés à côté des transformateurs, sources de chaleur, pour accélérer leur détérioration !!!
Quelles solutions ?
D’un côté, je rejoins un des principes du Bouddhisme sur l’impermanence et le changement perpétuel, d’un autre l’économie de croissance fait que cette impermanence n’est plus à l’échelle du rythme de l’humanité.
Bien que la Loi de Moore ait été théoriquement abrogée, et les composants électroniques ne devant plus descendre sous une certaine finesse de gravure, le problème de renouvellement permanent pose de nombreux soucis, tant sur le plan financier du consommateur que sur son bien-être dans l’usage de ses appareils.
Même les solutions alternatives comme Linux ne sont pas des solutions absolues, elles nécessitent des mises à jour non automatiques, encore quelques connaissance en lignes de commande… Et souffriront également à plus ou moins long terme d’un désintérêt des développeurs pour des versions plus récentes.
Enfin, la complexité et la « sensibilité » des nouvelles technologies à l’environnement électromagnétique rend leur comportement moins binaire qu’un marche/marche pas, et ne garantit nullement que, même dans les meilleures conditions d’utilisation, des problèmes ne surviennent inopinément.
Cet article aurait un goût de fatalisme que beaucoup sentiraient. Malheureusement, et malgré mon expérience dans le domaine, j’avoue que mon engagement dans le bien-être informatique a ses limites, comme dans tout acte de bien-être. Le plus important, à mon sens, est, en tant qu’utilisateur, de savoir demander à la personne qui suit la santé de votre matériel comment traîter les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, ne pas attendre que cela prenne des proportions qui ne laisseront d’autre choix qu’un renouvellement global dudit matériel, avec le risque de perdre des données précieuses.