Equilibre et compatibilité
Ces deux mots sont ceux qui régissent le monde.
Equilibre est la manière dont on compense les actes par d’autres actes. La plupart du temps, nous ajoutons des poids des deux côtés de la balance pour rétablir l’équilibre. On prend du poids, on fait du sport. On est malade à cause d’une chose, on prend un médicament. On manque d’argent, on en crée / emprunte. Alors que le plus souvent, il est plus simple d’alléger un plateau au lieu d’allourdir l’autre.
Compatibilité est la phrase qui met à mal les 2 dictons suivants : qui se ressemble s’assemble et les opposés s’attirent. En effet, on peut être rigoureusement identiques ou opposés et cela ne marchera pas. Ce qu’il compte, c’est la destination, le chemin que l’on souhaite parcourir, et voir si nos attentes sont en adéquation avec ce que l’autre peut apporter.
Si on devait appliquer ces deux concepts à l’échelle planétaire, on pourrait qualifier l’équilibre comme un allègement des besoins et un retour au troc bien / service, et la compatibilité comme la liberté d’adhésion et de retrait d’une communauté.
Comment n’en est-on pas arrivé là ?
La première chose à retenir est que notre cerveau n’a pas évolué aussi vite que notre vie sociétale et les avancées techniques qui en découlèrent. Ainsi, notre cerveau reptilien a-t-il toujours ses fonctions préhistoriques activées avec lesquelles nous devons cohabiter.
Notre instinct nous imposait, pendant les périodes de disette, de faire des réserves. Ces réserves assuraient notre survie, et cette assurance était proportionnelle à la réserve. Cela a certainement dû permettre une classification sociale directement liée aux capacités d’engranger ces ressources, notamment de manière quantitative.
De ce fait, la survie basée sur des réserves trop restreintes conduirent certains à se déplacer, voire dérober les réserves d’autres individus. Ainsi naquirent les premières guerres. On se rendra rapidement compte que le schéma de déchenchement des affrontements est écrit de la même manière, quels que soient le lieu et l’époque : l’appropriation d’une ressource (sucre pour les colonies, ressources minières / sidérurgiques / fossiles pour les sociétés industrialisées…)
Ainsi, au fil des progrès, là où la réserve n’avait plus lieu d’être, grâce notamment à l’agriculture et l’élevage, nous avons trouvé un autre moyen de faire des réserves pour assurer notre suprématie : la monnaie d’échange. Celui qui disposait de la plus grande quantité de monnaie d’échange pouvait engranger nombre de denrées comestibles et non comestibles, et ainsi mettre en avant sa puissance.
Il va sans dire que cette quête de l’inutile contraint une poignée d’entre nous à rechercher toujours plus de monnaie d’échange. Lorsque cette monnaie était naturelle (cailloux, coquillages, plumes), la question était assez vite réglée. Quand elle est devenue métallique (argent, bronze, cuivre, or), il fallait la fabriquer, et les réserves de métal étant suffisamment grandes, on pouvait créer autant de monnaie que l’on voulait. Cette monnaie permettait même de conquérir des lieux regorgeant de métal, car le fer et l’or n’ont pas la même répartition territoriale, donc la même valeur aux yeux des autochtones.
Comment en arriver là
Les politiques ont un très grand rôle à jouer dans ce rééquilibrage. Deux actions sont obligatoires :
- l’autorisation d’existence exemptée des services administratifs et publics (pas de taxes ni d’impôts, interdiction de posséder de compte en banque)
- déposséder certaines terres, pour les mettre en libre partage
Les sociétés qui se formeront sur ces terres auront donc la responsabilité du maintien de l’écologie naturelle, pourront accepter les dons de biens issus de l’industrie (panneaux solaires, éoliennes, voitures, téléphones…) et pourront être sujettes à des contrôles d’équilibre par le bas. Ces sociétés auront également le devoir de bannir les membres adultes qui ne se sentent pas compatibles avec la communauté établie.