Pourquoi tout système a ses limites
Un système est un modèle organisationnel d’éléments hétérogènes (individus, machines…). De ce fait, et comme chaque élément d’un système dispose de son lot de contraintes, le système a pour définition de faire coexister chaque protagoniste en fonction desdites contraintes.
Ainsi, l’évolution d’un système va dépendre en grande partie des degrés de liberté (ou de non-liberté) que les administrateurs dudit système sont prêts à implémenter. Il en va de même sur l’exploitation même des données intrasystémiques (la connaissance, l’information, l’argent, les ressources naturelles…).
Ce qu’il est important de noter, c’est que les données intrasystémiques sont indépendantes du système, et ne sont en rien responsable du fonctionnement de ce dernier : dans une culture écologique, les plantes servent à nourrir et non à l’exploitation territoriale. Il en va de même des métadonnées, qui finalement tournent toutes autour de l’identification de données existantes pour faciliter leur nommage, leur classement, voire leur authenticité.
C’est ce dernier point qui est le plus problématique : l’authentification indubitable est l’objet de nombreux récits de science-fiction, et reste un casse-tête pour les technocrates. Il n’existe rien, naturellement ou culturellement, qui permette d’authentifier avec certitude une donnée intrasystémique : ADN, état civil, numéro de sécurité sociale, cristallographie, regroupement de métadonnées (clés multiples)… On se retrouve toujours un moment ou à un autre avec un doublon ou un membre inidentifiable (il existe par exemple des personnes exemptes naturellement d’empreintes digitales).
La question est plus générale qu’il n’y paraît : y a-t-il nécessité d’authentifier les « membres » naturels et culturels d’un système ? Les animaux d’une même espèce se reconnaissent à leur odeur, et se moquent de l’odeur des autres espèces. On peut même se demander s’il est nécessaire de systématiser l’ensemble de l’Univers, des particules aux étoiles, plutôt que de faire communiquer les systèmes déjà existants, mais à des échelles gérables (clans, villages…).