Initiatique
Il n’est rien de pire que de vivre en Tantale :
Avoir à sa portée mais ne pouvoir toucher
Celle pour qui mon coeur bat de tout son râle,
Que je sais, un peu plus, chaque jour, s’éloigner.
De mes proches, je suis le dernier sans étreinte.
Un corps à enlacer, un baiser à voler…
Ces marques d’affections deviennent désormais
Le lourd prix à payer, sans exprimer ma plainte.
Mais quel travail d’Hercule oblige à tant de peine,
A traverser orgueil, solitude et douleur ?
Ce n’est que le chemin qui mène à faire mienne
Cette vie jusqu’ici cachée par la torpeur.
J’aurai des doutes, des peurs, des envies de fuir,
De ne vouloir ce que je suis réellement.
Mais le bout du tunnel, bien qu’obscur demeurant,
A chaque pas franchi, viendra à s’éclaircir.
Etape après étape, je sentirai ces chaines,
Carcans d’une existence bridée au fil du temps.
Et par cette conscience, les briser dans la haine
De ma vie antérieure. Je renais à présent.