Un conflit insoluble

Ma femme et moi vivons depuis la rentrée dans un conflit insoluble concernant sa fille (et par extension ma belle-fille).

Ayant été diagnostiquée dyslexique légère et suivie par un orthophoniste, elle (sa fille) possède en plus un tempérament plus spirituel que matériel, abolissant les notions de temps et d’obligation. Elle a également pris l’habitude à ce qu’on l’attende quelles que soient les circonstances, et de répondre par oui quand on lui demande quelque chose, histoire de se débarrasser de la demande (ce qui vaut pour un va te faire voir en bonne et due forme). De plus, toutes les procédures mises par écrit et placardées n’ont effet que sur le court terme et sont occultées rapidement.

Ma chère et tendre prend le parti de la booster, de lui dire fais ci, fais ça, il est telle heure, tu vas être en retard, amène ton sac qu’on vérifie que tout soit bien prêt pour demain… avec le seul résultat que rien n’y fait : les choses ne sont pas faites et l’heure non respectée.

Personnellement, je prends le parti suivant : ma belle-fille doit trouver la motivation pour être à l’heure, motivation qu’elle avait déjà trouvé dans le passé. Cette démarche implique les points suivants :

• la laisser être en retard, vu que, de toutes façon, si elle l’est, la conduire en voiture ne fera gagner aucun temps
• l’obliger non pas à faire mais à demander de l’aide, car fondamentalement elle sait ce qu’elle a à faire
• ne plus l’attendre (sauf exception)

La phrase de ce matin fut : « tu dois la considérer comme une handicapée ». On appelle cela de l’humanisme.

Si trouble elle a, je serais davantage d’accord avec un trouble de l’attention et un trouble affectif lié à sa relation paternelle (quasi) absente. D’une part elle doit faire le deuil que son père ne lui apportera jamais ce qu’elle attend de lui, et personne ne pourra lui combler ce vide ; d’autre part, bien que parfaitement conscient que son tempérament n’est pas compatible avec ce monde base davantage sur la culture que sur la nature, les voies offertes restent relativement restreintes pour son épanouissement personnel : IME, ferme pédagogique…

Maintenant, comment jouer avec ces cartes ? Ma femme va-t-elle continuer à se lever tous les matins à 6h15 pour lever une personne qui ne trouve pas de motivation, tout comme sa cliente atteinte d’Alzheimer, alors que cela fait 14 ans que ça dure ? Va-t-on rester campé sur nos position, mettre à mal notre couple et rendre notre fille schizophrène ?

La véritable question à se poser est : comment agir sur le long terme. Car tout est là : elle vit uniquement sur l’instant, sans capacité d’anticipation ni d’appréciation du temps passé.