De l’art de l’identité
Identité n.f. Caractère qui permet d’identifier une personne.
Si notre identité se résume à notre simple nom, en relation avec celui de nos parents (X fils/fille de Y, aujourd’hui remplacé par le nom de famille), la tâche serait simple. Il n’en est rien. L’identité reste quelque chose de subtil, fragile, et qui repose plus sur la culture que sur l’état civil.
La France a engagé une vague d’immigration dans les années 1960-70 ; de nombreux maghrébins sont ainsi parti de leur pays pour venir ici. Ces personnes ne sont plus reconnues dans leur pays où réside une partie de leur famille et de leur culture (on les appelle là-bas des « petits français ») et n’ont toujours pas reçu la reconnaissance nécessaire sur le territoire (affublés des noms d' »arabes », « musulmans », « maghrébins »…), parqués dans des zones urbaines, avec aucun programme d’éducation à l’intégration sociale et civile, et donc vivant comme ils ont toujours vécu.
Au niveau de la carte d’identité (ou du passeport, du visa…), il n’existe aucun lien entre l’individu et le détenteur de la carte, hormis la photo. On multiplie les procédures pour limiter la contrefaçon de ces pièces, mais les failles restent nombreuses et le visage n’est pas une preuve indubitable d’authentification biologique.
Dans tous les cas, il manque dans nos cultures occidentales les rituels d’intégration communautaire. Il n’y a pas si longtemps, ces rituels étaient l’armée (pour connaitre ses limites), les bals populaires (pour l’intégration sociale et rencontrer le futur conjoint), les groupes de femmes (pour s’occuper des enfants ensemble)…
Une chose est certaine : on n’éradiquera jamais les maux du monde sans soigner le problème de quête identitaire.