Etre prestataire informatique
On pourrait croire que le paradis du fainéant serait d’être payé à ne rien faire. Je peux vous confirmer que cette situation est très désagréable sur le moyen terme…
En tant que prestataire informatique, je dépends d’un employeur qui me met en mission chez des clients pour répondre à leurs besoins ponctuels à plus ou moins long terme. il peut arriver qu’il n’y ait pas de mission en clientèle, alors je me rends en agence pour me tourner les pouces, payé au même tarif.
Aujourd’hui, cela va faire 5 mois que je me tourne les pouces, dont 3 semaines en clientèle. En effet, ce dernier avait besoin de moi pour une durée X, et j’ai pu répondre à ses besoins en une durée X/3. Non seulement, le contrat ne semble pas révocable, mais en plus, pour une question d’assurance et de législation, j’ai le devoir de me rendre chez le client ou en agence même si je n’ai rien à y faire.
Qu’en penser ? J’ai l’avantage d’avoir une continuité salariale, malgré les 4h de trajets et les 8h de glandouille avec un Internet bridé à 80%. Je préfèrerais être au chaud chez moi avec un salaire moindre que de passer la moitié de ma vie le cul posé à attendre, dans le train, dans un bureau, et attendre, encore…
Un réveil qui sonne aux aurores.
Un calme noir, le monde dort.
Je me prépare non sans efforts
A affronter le froid du nord.Pour subvenir à mes besoins
Et à remplir le creux des miens,
Je pars seul, dans le lointain
Faire mon devoir de citoyen.Deux heures plus tard, endolori
D’une posture propre aux yogis,
Je pose séant jusqu’à midi,
Méditant devant mon ordi.Il va sans dire qu’après midi,
L’occupation reste identique,
A savoir : méditer assis
Au coeur d’un monde informatique.Une journée comme les autres,
Bien différente de la vôtre,
Où la question prédominante
Est : que faire jusqu’à 17h30 ?Je suis payé à ne rien faire ?
Serais-je donc un fonctionnaire ?
Ou un imposant millionnaire ?
Je suis seulement un prestataire.Un prestataire ? un fainéant ?
Ces mots ne font pas le liant.
Et pourtant depuis début mai,
Ma vie est toute sauf cadrée.Je travaille selon les souhaits
De clients aux voeux ponctués.
De quelques jours à plusieurs ans,
Je travaille pour ces clients.Mais quand il n’y a plus de voeux,
Que faire des prestataires anxieux ?
Il serait simple de les virer
Mais on préfère les faire glander…Le pire encore reste à venir.
Un client que je dois servir
M’oblige en son sein à rester
Malgré ses voeux exhaucés.Est-ce là une grande ironie,
D’attendre un contrat salvateur
Pour qu’au final, lui aussi
Me fait tourner en glandouilleur…